dimanche 21 août 2011

Déprime

Lorsque j'ai commencé à prendre régulièrement le train "Ottignies-Namur-Liège" de 6h47, j'étais jeune et innocente, pleine d'entrain à l'idée de travailler, souriant aux autres navetteurs matinaux.
Au bout de quelques semaines, j'en reconnaissais pas mal, me moquant intérieurement de leurs habitudes (depuis, je me rends compte que moi aussi j'ai pris des routines).


Je me souviens précisément du jour où j'ai chuté de mon petit nuage de bonheur. Ce jour là, j'avais repéré un jeune homme d'à peux-près mon âge. Je l'avais repéré, parce qu'il n'y a pas beaucoup de moins de 30 ans qui prennent le train aussi tôt. Il travaillait visiblement à la Poste, puisque sa veste en portait le logo. Il avait l'air sympa.
Il avait aussi un demi de Jupiler qui dépassait de sa veste...
Qu'il a ouvert à peine monté dans le train...
Et qu'il a bu le temps d'arriver à Gembloux (une dizaine de minutes tout au plus)...
Ça s'est répété le lendemain, et les jours suivant...

Me dire qu'à son (mon!) âge, on pouvait déjà être tellement dépité de la vie qu'il nous faut un demi de bière pour commencer la journée, qu'il nous faut être embrumé par le houblon pour aller travailler, ça m'a miné le moral.

Il m'arrive encore souvent de le croiser sur le quai d'Ottignies.
Il a toujours sa canette dans la poche.
Et des yeux tristes.

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